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"LA MALLE AUX TRESORS"

"LA MALLE AUX TRESORS"
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9 avril 2012

Lundi de Pâques à Toutes Aures : Une tradition

toutes aures 1

 

 

Aujourd'hui, Lundi de Pâques, les amis de Sant Brancaî vous donnent rendez-vous à la chapelle de Toutes Aures à Manosque. Une fête tradtionnelle à laquelle tous les Manosquins et Manosquines sont très attachés. La messe ce matin à 10 h 00 sera animée par le groupe Osco Manosco.

S'en suivra un concours d'aïoli à 11 h 30. A l'heure de repas : saucisonnade et repas tiré du sac. Début d'après-midi spectacle folklorique avec cette année le groupe Lou Colostro de Riez et bien sûr le Rode Osco Manosco.

Concours de boules et à 17 H 00 pour clôturer l'après-midi, Récital avec le sopraniste Manosquin, Benjamin Alexandre

Tout au long de la journée, promenade à dos d'ânes, tombola et jeux pour enfants. stands et buvette.

BONNE JOURNEE A TOUS !

toutes aures 006

Entre Histoire et Mémoire ..... dans le Manosque de Louis Denis-Valvérane :

...Le lundi de Pâques, en revanche, a pris plus d'ampleur qu'au XVIIIème siècle. La population manosquine monte à la chapelle pour assiter à la messe suivie de la bénédiction des champs et du premier repas champêtre de l'année. L'après-midi ont lieu spectacle folklorique et jeux. Dans l'une et l'autre messe, on chante le cantique, O Sant Brancai écrit en 1826 par le lexicographe manosquin Toussaint Avril.

Denis-Valvérane réunit ici tous les acteurs de cette fête, ceux d'hier et d'aujourd'hui. La statue du Saint n'est plus sortie de la chapelle, les Dansaire de Sant- Brancai n'existent plus, les Hussards ont disparu. Mais les Tambourinaire de Sant-Brancai, qui font partie du Rode Osco Manosco, accompagnent toujours les Provençales en costume traditionnel avec jupe piquée, fichu de coton sur les épaules, corselet en velours noir et petit tablier à plis de Manosque, sans oublier la coiffe à la mitrone qui elle aussi est de Manosque." (Les Félibres du Rode) 

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8 avril 2012

7ème Biennale Savoir-faire & métiers d'Art : Porcelainière.

En ce jour de Pâques, je vous souhaite un très bon Dimanche à tous, et je ne vous offre pas un lapin ou une poule en chocolat, mais une très belle poupée de porcelaine restaurée ainsi que de beaux Nounours. Pour ce faire je vous présente Ninou LIARD du Vaucluse, de Roussilon plus exactement que vous pouvez retrouver sur son site : www.ourssilon.com

Chez Ninou, c'est la clinique des poupées et des ours :

poupée 2

poupée 1 Restauration de poupée

pourpée 6

Un stand qui m'a également beaucoup plus. 

6 avril 2012

Une boutisseuse en herbe ....

Coucou les filles, bonjour à vous toutes et à vous aussi "nos hommes", ami(e)s de la Blogosphère. Pour ceux qui ne le savent pas encore et bien depuis deux mercredis, je suis devenue une apprentie "boutisseuse". (voir mon article précédent). Grâce à des filles sympas, je vais me lancer dans des créations "divines". Je remercie Jeannette et Pascale pour leurs conseils et leurs prêts de livres. Je ne suis pas encore une "pro", mais je me lance le défi ....! Ma prochaine coiffe sera en boutis, et mon fichu aussi pourquoi pas ???? J'ai déjà trouvé des modèles. Alors à plus ....!

IMG_8184

4 avril 2012

7ème Biennale Savoir Faire et Metiers d'Art : CREATION VITRAIL

Je vous l'ai déjà dit, de nombreux artisans d'Art sont amoureux de notre Provence et ont élu domicile dans notre région, c'est le cas d'Elisabeth BERTIN que je vous présente ici. Voici le paysage qu'elle voit de son jardin. et voici ce qu'elle dit :

"j'ai choisi de vivre à Banon pour la lumière, pour le soleil, et pour la beauté de ce pays.
village entre ciel et lavandes qui parfois se confondent, je vous invite à partager mon plaisir en parcourant ce modeste site,les photos ont été faites au grés de mes balades
les vitraux aux couleurs vives pour accrocher encore plus les rayons du soleil".

Vous pouvez la rejoindre sur son site : http://creationvitrail.monsite.wanadoo.fr

 

J'ai toujours été attirée par les vitraux. Là aussi, c'est un savoir faire ...

création vitrail

 

 cration vitraux

  création vitrail 2

 création vitraux 3

 Deux autres personnes travaillaient le verre, un d'Ongles 04 - et un de Bonnieux 84.

 création vitraux 2

 

 

4 avril 2012

7ème biennale Savoir Faire et métiers d'Art ..... LA TAPISSERIE A L'AIGUILLE

La tapisserie en demi-point, c'est MAHEL (Marie-Hélène Bourgeois) d'APT. Ci-dessous vous la voyez au travail :

 

tapisserie 4

 tapisserie 2

tapisserie 3

Félicitations Mahel, c'est du beau travail. J'aime beaucoup ces papillons .....

Tapisserie 1

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2 avril 2012

7ème biennale Savoir-Faire et métiers d'Art à FORCALQUIER : Nous commencerons par la Dentelle aux Fuseaux .

Un temps magnifique, en ce dimanche 1er avril, Dimanche des Rameaux. On se serait cru en été. Le repas de famille n'étant prévu que pour Pâques, n'ayant pas de cuisine à préparer, j'ai donc profité pleinement de ma journée. Le matin, après avoir fait un tour de marché dominical pour acheter quelques fruits et légumes, je suis allée à la messe avec la bénédiction des Rameaux. Il y avait beaucoup de monde à l'église hier. Après un repas en tête à tête avec mon homme, nous avons décidé de nous rendre à Forcalquier (Cité des quatre Reines chargée d'Histoire) où avait lieu la 7ème biennale du Savoir Faire et des Métiers d'Art. Je peux vous dire que nous nous sommes régalés. Les artisans d'art travaillent devant le public.  Des pièces magnifiques et un savoir faire......irréprochable !

Et chose qu'il faut souligner tous ces artisans/artistes car ce sont de véritables Maîtres d'oeuvres, sont venus se réfugier ici, dans le Pays de Forcalquier et de la Montagne de Lure ou dans les départements limitrophes. Qu'elle est riche notre Provence avec tout ce savoir faire, mais, il faut le dire, ce savoir est bien fragile car il y a très peu de relève et c'est bien ce qui est dommage !

Il y avait cinq lieux d'expressions dans différents lieux culturels de la commune, dont "le Couvent des Cordeliers". Je dirais un lieu magique qui se prête tout à fait à ce genre de manifestations, où on a envie de prendre son temps.... ou un sentiment de plénitude se fait sentir. Je vous invite à découvrir cet endroit si vous ne le connaissez pas :

Dès l'entrée, vous êtes acceuillis par ce paon qui fait la roue :

 

METIERS D'ART FORCALQUIER 121

Couvent des Cordeliers

 

Convent des Cordeliers

 

 couvent des cordeliers 5

 METIERS D'ART FORCALQUIER 112

 

METIERS D'ART FORCALQUIER 120

 

 Une fois à l'intérieur, vous ne pouvez pas oublier que vous vous trouvez au milieu des collines de Provence, chères à Giono, qui sentent bon le thym, la lavande et le romarin et aussi ... la truffe et le fromage de Banon. car la galerie des saveurs et Senteurs s'ouvre à vous.

les collines de Provence

saveurs et senteurs

GALERIE DES SAVEURS

Au détour d'une salle, quelle n'a pas été ma surprise ! J'y ai retrouvé Claire Le Goaziou ainsi que Françoise et Daniel Monneret.

L'été dernier lors de mes vacances à Saint-Véran, je vous avais présenté le livre de Claire : "Dentelles du Queyras et des vallées voisines" Un régal pour tous les amoureux de dentelle. Voici Claire ci-dessous :

Claire Le goaziou Dentelles du Queyras et des Vallées voisines

 Autour d'elle ses tambours du Queyras et toutes ses réalisations. Savoir confectionner des dentelles fines et légères est un art difficile. Si jadis, c'était la tradition dans nos villages de montagne de faire de la dentelle aujourd'hui peu de personnes savent encore le faire. Heureusement,l es questions du patrimoine étant d'actualité en ce moment, on peut constater que de petits groupes se forment ça et là, des clubs se créent et quelques unes, téméraires, commencent l'apprentissage, (très laborieux car je m'y suis essayée mais j'ai été une piètre apprentie. le déclic ne s'est pas encore fait. Ma soeur par contre se perfectionne de jour en jour)

Dans la composition, ci-dessus, nous retrouvons, en bas à gauche, un bonnet piqué de dessous et en haut à droite, une berre du queyras.

et le stand juste à côté, bien sûr, celui de Françoise Monneret, car elles sont devenues toutes les deux complices. Elles participent à de nombreuses expositions ainsi qu'à des rencontres de dentellières, pour présenter le matériel et les dentelles des Alpes. Elles font revivre avec bonheur ce métier oublié. Avec beaucoup de patience et de persévérence, Françoise Monneret a su chercher et retrouver les anciennes dentelles. Elles les a triées, regroupées, classées selon leur lieu d'origine, puis elle les a déssinées pour pouvoir à nouveau les denteller. Elle a su donner corps aux dessins retrouvés ou aux modèles photographiés.

De plus , elle m'a fait part d'une bonne nouvelle : contrairement à ce qui avait été annoncé, l'été dernier, le musée du Costume d'Abriès ne de devrait pas fermer ses portes, mais continuer à acceuillir les visiteurs. Si vous passiez par le Queyras cet été, n'oubliez pas de vous y arrêter.

 Françoise MONNERET 1

 De très jolies coiffes :

Que ces coiffes sont belles

 

 Ci-dessous, une pièce d'exception :

Berre de mariée de Tignes

METIERS D'ART FORCALQUIER 031

 coiffes

queyras 12

Admirez ce très beau fond de coiffe brodé , un travail d'artiste .....

queyras 9

Vous l'aurez compris, j'ai commencé cette visite des métiers d'Art, par le stand qui m'intéressait le plus, mais des messages vont suivre pour vous présenter la suite, et que dites-vous de ce point de lumière au détour d'un escalier ?

Intérieur 6

et si je vous disais que je ne suis pas revenue les mains vides de ce lieu enchanteur. Françoise Monneret m'a dédicacée son livre "La dentelle des Pays de Savoie" - L'edelweiss - que je ne possédais pas encore. Je suis sûre qu'en le lisant, je vais entendre le chant des fuseaux .... Elle a dédicacé ce livre à ses arrières grands-parents de Tartentaise et du Val d'Aoste et à ses parents qui ont su lui transmettre leur amour immodéré pour les montagnes des Alpes qu'ils connaissaient si bien ... tellement mieux que les dentelles.

Qui a dit qu'il n'y avait pas de dentelle en Savoie ? Dans son livre, Françoise nous raconte l'histoire d'une recherche passionnante. Il y avait en Savoie des dentellières en Haute Tatentaise, mais aussi dans la vallée de l'Arvan en Maurienne. Je cite sa phrase :

" C'est une immersion dans le passé de celles qui auraient pu être mes arrières grand-mères. Je fais tout cela pour mon plaisir, pour conserver le savoir de notre terroir savoyard, mais aussi pour qu'une partie du patrimoine de nos chères montagnes ne soit pas perdu à jamais, et étalement pour prouver qu'il y a bien eu des dentelles en Savoie".

D'autres dentellières étaient au rendez-vous, notamment le Club Détente et Loisirs de Gargas dans le Vaucluse, dirigé par Anne Quesada.

 gargas7

GARGAS 8

 

ainsi que Sylvie TEISSIER  de Valensole (une voisine) que je connais déjà et qui est une fidèle de la rencontre des Dentellières d'UPAIX au mois d'août.

 Dentelle au fuseaux Valensole

 

METIERS D'ART FORCALQUIER 117

 

METIERS D'ART FORCALQUIER 119Après le Couvent des Cordeliers, d'autres lieux d'exposition : la Cour des Artisans, la Salle Pierre Michel, la Cave à Lulu et le Centre d'Art contemporain. 

A très bientôt pour la suite de cette balade à Forcalquier .......

METIERS D'ART FORCALQUIER 110

29 mars 2012

Le boutis : une tradition ....

Un petit bonjour à toutes mes amies blogueuses, et aussi boutisseuses. ça y est, j'ai franchi le pas, je commence le boutis et je vais essayer de m'y tenir. Une association "Volonne Initiatives" dans un village voisin, vient de créer un atelier travaux manuels : où se pratique la dentelle aux fuseaux, le tricot, la navette, la broderie dont le boutis. Avec ma soeur "Nanou du 05" nous avons décidé d'intégrer cet atelier. ma soeur a rejoint la dentelle aux fuseaux, forcément. Elle prépare assidument la 3ème rencontre des dentellières qui aura lieu à UPAIX, cette année, les 18 et 19 août. Pour l'instant, à cet atelier, elles ne sont que quatre ou cinq dentellières sous la houlette de Madame BRIANCON. Elles peuvent ainsi bien travailler. Quant à moi, ayant un peu pratiqué tous les travaux d'aiguilles, mais toujours en solo, je ne m'étais jamais vraiment mise au boutis car  pour moi c'est un art divin qui m'inspire le respect. Je suis en admiration devant une pièce de boutis. C'est un art typiquement français, dont les origines remontent à plusieurs siècles, qui de plus est né en Provence. Il connaît son apogée aux XVIIIème et XIXème siècles à Marseille, mais disparait avec l'invention de la machine à coudre. Fort rares, les pièces authentiques sont exposées dans les musées régionaux.

On ne peut faire le boutis à la légère, c'est une technique qui demande une grande régularité de travail de la minutie. J'ai eu le déclic ! car pour tout vous dire, il y a quelques jours une amie m'a fait un très beau cadeau en me donnant un cotillon piqué qu'elle a porté étant plus jeune  dans certaines occasions. Celui-ci ayant assez de fond, J'ai décidé de le démonter pour l'ajuster à ma taille et comme je dis souvent : "qui se ressemble s'assemble".... Avec un cotillon piqué on ne peut associer qu'une poche en boutis.

Ma première pièce, sera donc une poche pour mon nouveau costume.

 

Voici mon cotillon piqué , je vous ai également photographié l'envers, pour que vous puissiez voir que cette belle pièce a été réalisée entièrement à la main :

 cotillon

29 mars 2012

Mon dernier ouvrage : un fichu de bastidane

Je vous présente ma dernière réalisation :

fichu blan brodé

 fichu de coton blanc brodé

25 mars 2012

Une histoire de Chapeau ......

Je m'aperçois au vu des commentaires que je commence à recevoir que chacun revendique son chapeau. Il en va des hommes comme des femmes .... il en va de la différence des coiffes comme celle des chapeaux selon notre situation géographique dans notre chère Provence ....

Ci dessous Frédéric Mistral avec son chapeau :

ScannedImage-18il est quasiment identique aux chapeaux que l'on peut retrouver aujourd'hui chez un chapelier et aux chapeaux de feutre, de laine ou en "Goretex" que portent les groupes folkloriques aujourd'hui. 

Ci-dessous un défilé de chapeaux !

CHAPEAUX DEFILE

A chacun son chapeau .... en haut à gauche, un maquignon qui est vêtu d'une blouse, à droite, un chapeau haut de la bourgoisie d'Aix en Provence, au dessous à gauche un chapeau de berger du côté de Ceillac (La Taïolle Tallard) à, droite en bas un chapeau de berger de la Crau. Tous les quatre ont défilé à Pernes les Fontaines pour la fête du costume.

Ci-dessous, à gauche un berger (Gréoux-les-Bains) véritable cape de berger, à droite un Monsieur de la Bourgeoisie.

A CHACUN SON CHAPEAU

Défilé 4 Gréoux le 23 mai 2009 022 - Copie

Dans les groupes folkloriques aujourd'hui .. ci-dessus nos amis du Rode Osco Manosco..

Ci-dessous, à gauche chapeau de noste mestre d'obro, Daniel, à droite, Alain, chef de Danse - groupe folkorique, en dessous, le chapeau d'Yves, en bas à gauche chapeau de notre Majoral, Miquèu Benedetto.

CHAPEAUX DES GROUPES

et ci-dessous, les chapeaux de mon homme , aujourd'hui...

CHAPEAUX DE MON HOMME

Et quand vous portez le chapeau Messieurs  ... N'oubliez pas de faire un beau salut devant une dame  ... n'est-ce-pas ?? comme ci-dessous, les danseurs saluent leurs cavalières. (Souvenirs de Saint-Bonnet en champsaur : Jean-Marie et Claudie en costume de paysanne : jupe de coton épais à raies, tablier à petits carreaux, coiffe plate de travail, Chemise de coton blanc à coulisse (bonne longueur de manche en dessous le coude.) caraco sans manches de coton blanc.

 Ces messieurs saluent leurs cavalières

et pour finir, voici une très jolie photo que vient de m'envoyer "Lou Cavaïre", une photo prise en 1954 lors d'une fête d'école. Notre petit cavaillonais au bas d'une jeune arlésienne portait le chapeau de Gardian de son grand-père.

 

Bal des -coles 1954 (1)

24 mars 2012

Les chapeaux d'Homme des Hautes-Alpes...

Pour compléter mon article sur le costume des Hautes-Alpes, je vous rappelle les costumes des mes amis de "La Taïole" de Tallard qui respectent le costume traditionnel, car leurs pièces sont authentiques; ils les ont présentés lors du défilé de la Fête du costume à Pernes Les Fontaines :

 

la taîole de Tallard

23 mars 2012

En attendant le 25ème anniversaire ....

Suite à l'A.G. des Amis de la Chapelle Saint Jean du mardi 13 mars voici les Articles parus dans la presse de ce matin : La Marseillaise et Haute-Provence Infos. Merci au journaliste : Christophe Broussalis pour son efficacité et sa rapidité.

 

 article la Marseillaise

Article Hte Provence Infos

 

22 mars 2012

Les anciens costumes des Alpes du Dauphiné .... aujourd'hui, les HAUTES-ALPES

Comme je vous l'avais promis dans mes articles précédents, au fur et à mesure que je poursuis ma lecture des chapîtres sur "Les anciens costumes des Alpes du Dauphiné", je vous en fait profiter. Ce livre est d'une grande richesse et je ne sais comment remercier l'auteur : Edmond DELAYE de nous avoir laissé cet ouvrage et aussi et surtout la personne qui me l'a donné.

 

CHAPITRE IV : LES HAUTES ALPES

Les Hautes Alpes étaient la plus montagneuse des régions du Dauphiné. Les moyens de pénétration et de communications étant les plus difficiles, les costumes locaux se sont portés plus longtemps.

Le vêtement des hommes se composait d'une ample veste à larges basques faite de gros drap vert, brun, gris ou marron qui descendait au dessous des jarrets, d'une culotte ordinairement de même drap et de même couleur. Vers 1840, le pantalon avait déjà remplacé la culotte et devenait de plus en plus commun dans les Hautes-Alpes. - Des souliers énormes et ferrés, un châpeau ou un bonnet.

Le costume des femmes était généralement fait d'une robe de drap noir, d'un bonnet ou coiffe de drap ou de toile sans ornements, et aussi d'énormes souliers ferrés.

La grossièreté des étoffes qui servaient à confectionner l'habillement des deux sexes et qui portaient habituellement les noms de Cordelia ou de cadis étaient fabriqués dans les ménages avec des laines du pays.

Presque partout, durant les longs hivers, chaque famille avait sa veillée particulière pendant laquelle, à la lueur d'une lampe peu flamboyante appelée "creijor" et qui rappelait la lampe romaine, les hommes réunis dans l'étable, tillaient le chanvre en racontant des légendes gracieuses ou terribles, tandis que les femmes le filaient pour en faire la toile de leurs chemises ou la dentelle de leurs coiffes. Elles filaient aussi la laine de leurs brebis d'où sortait le drap nécessaire à la maison.

Le département des Hautes-Alpes était divisé en trois grandes régions correspondant aux trois arrondissements :

  • Le Gapençais : la région de Gap - le Valgaudemar - le Dévoluy - le Serrois.
  • Le Briançonnais : la région de Briançon - le Queyras - La Vallouise - La région de la Grave.
  • L'Embrunois : la région d'Embrun - le Champsaur - Ceillac

I. LE GAPENCAIS

Dans le Gapençais, le linge que portaient les montagnards était fait avec le lin ou le chanvre qu'ils avaient recueillis, et les vêtements avec la laine de leur brebis.

Leur trousseau se composait ordinairement de deux chapeaux, deux paires de souliers, deux vestes, deux gilets, deux culottes, deux paires de bas, une paire de guêtres. Le plus vieux de leurs vêtements servait aux jours de travail, et le moins usagé, les dimanches et fêtes.

En 1789, la dépense annuelle  de l'habillement d'une famille composée du mari, de la femme et de deux enfants, étaint d'environ 75 francs, en 1802 de 100 francs et en 1835, d'au moins 150 francs.

Si au jour d'une fête ou de leur mariage, ils se donnaient un habit fin, c'était un meuble pour la vie qui, souvent même, servait à deux générations.

Depuis l'époque gauloise, les paysans de cette région ne se coupaient point les cheveux ; Ils les portaient encore vers 1850 presque dans toute leur longueur, flottant sur les épaules.

Au milieu de ce XIXème siècle qui, avec le progrès, devait être le tombeau de presque tous les anciens costumes provinciaux, dans les communes peu importantes, les ruraux, aux jours de mauvais temps, arboraient déjà le grand parapluie de couleur voyante, et aux grands jours se coiffaient du chapeau de soie de Lyon qui leur coûtait 8 francs. Les jeunes filles vont délaisser coiffes et bonnets,  et orner leurs têtes du grand chapeau de paille de riz, réalisant ainsi le portrait imaginaire de la "Bergère des Alpes".

Région de Gap : Napoléon 1er qui passa à Gap les 5 et 6 mars 1815, à son retour de l'Ile d'Elbe, y fut hébergé par l'aubergiste Marchand, et nous possédons un portrait de sa femme, Mme Marchand qui nous donne la forme des bonnets de cette époque, faits de tulle uni ou brodés et bordés d'une dentelle ou de tulle plissé, portés alors par toutes les matrones de la localité.

Gapençais (Epoque Premier Empire)

Le Musée de Gap possède un médaillon de marbre et un de plâtre exécutés par le sculpteur Jean Marcellin de Gap, qui nous montrent ce qu'était dans le Gapençais, vers 1840-1950, la forme de la coiffe - ci-dessous :

Coiffures de Gap

 

Le Serrois : Dans la vallée du Buech, d'Aspres à Ribiers, en passant par Serres, le même bonnet se portait, quelquefois agrémenté de rubans et la robe était ornée, vers sa base, de trois rangs de velours mis à plat, et d'un rang, vers l'extrémité de chaque manche. (pl.XXI)

 

II. LE BRIANCONNAIS

 

Le Briançonnais qui comprend toute la partie Nord-Est du département des Hautes-Alpes est la région la plus montagneuse en haute-Altitude de ce département. Limitrophe de l'Italie, il a toujours été en difficile communication avec les autres parties du Dauphiné et avec la France. Aussi y a-t-il existé une très grande variété de costumes, et aujourd'hui encore, on y rencontre chez les femmes beaucoup de coiffes de forme très diverses.

Au XVIIème et XVIIIème siècles, dans les environs proches de Briançon, les hommes portaient une veste à basques larges mais fort courtes, faite de gros drap blanc, avec une culotte de même drap, et, par distinction, d'un gilet de couleur verte. Ils étaient coiffés d'un énorme bonnet de laine rouge (fabriqués  Saint Chaffrey, par les sieurs Giraud et Rey) qui coûtaient 20 sous et portaient de gros bas de laine ou des guêtres. Les jours de fête, ils s'endimanchaient avec un habit à taille carrée et une cravate noire.

Les femmes portaient la camisole ou casaquin de drap grossier, parements pendants, et dont la manche ne venait qu'au milieu du bras. La camisole y était bordée, ainsi que le haut de l'épaule et de la taille, par des rubans de fil bleu et plus ordinairement vert.

Sous la jupe courte, des poches en cuir étaient attachées à la ceinture ; leurs souliers bas étaient ornés de boucles en cuivre, en fer ou en argent, et leurs talons, surtout vers la fin du XVIIIème siècle et pendant le XIXème étaient hauts de deux pouces.

Les paysannes, en été, portaient sur leurs coiffes, des chapeaux de grosse paille jaune, et, près de Briançon, des chapeaux noirs en feutres à larges bords rabattus, pour les protéger du soleil ou de la pluie.

Au XVIIIème siècle, apparut dans cette contrée, comme dans toutes les Alpes, la mode du fichu ou petit châle que les paysannes portèrent comme les autres dauphinoises.

Les plus anciens étaient en lainage ou en soie de couleurs brune, vieux rouge ou feuille morte. les uns étaient tissés, les autres imprimés, d'autres brodés à la main, d'autres encore en soie brochée. Une paysanne aisée en avait vingt-cinq ou trente dans son trousseau, y compris un noir en cas de deuil.

fichus

Trois plis épinglés, vers la nuque permettaient aux femmes de s'orner le col d'un collier de velours attachant coeur et croix d'or sur leur poitrine.

Le tablier sans bavette, qui s'appelait "faudier" faisait également partie du costume féminin. Il était en lainage plissé à la ceinture et en général de couleur sombre. Au XVIIIème siècle il était surtout en soie uni à reflets, genre dit gorge de pigeon. Mais la partie du costume la plus variée et la plus pittoresque a été la coiffure des femmes.

A Briançon, la coiffure du XVIIIème siècle tenait un peu de la coiffe boulonnaise, mais formant une auréole moins développée sur les côtés. Elle était faite de dentelle ou de tulle noir brodé, soutenue par une monture rigide et gauffrée à plis partant du centre en rayons.

Sous le premier Empire et jusqu'à la Restauration, la coiffe se tranforma. la calotte s'élargissant déborda la passe frontale assez large qui, descendant jusqu'aux épaules, releva gracieusement ses extrémités, en formes d'ailes et prit alors le nom de cornette.

Cette passe , comme toute la coiffe faite ordinairement de toile de lin, était assez souvent recouverte de tulle gauffré ou plutôt tuyauté à l'aide d'une aiguille à tricoter et garnie, sur les bords d'une dentelle. Ces tuyautages, assez petits et forts nombreux, s'obtenaient facilement, dans les Hautes-Alpes, de cette autre manière :

la coiffe lavée et presque sèche, la montagnarde entrait dans chaque tuyau de tulle, un brin de grosse paille, et quand tout était garni, y passait rapidement le fer chaud. Il ne restait plus qu'à retirer les pailles.

Jusqu'en 1850, l'usage de cette coiffure à ailes continua, mais en abaissant progressivement la calotte qui arrivait à faire suite, sans saillie, à la passe frontale. Voir le modèle ci-dessous.

Les jours fériés, les femmes l'ornaient d'un ruban de couleur voyante qui se nouait sur le front, rapplant assez le fameux noeud à la "Fountanjo" qui fut en si grande vogue aux XVII et XVIIIème siècles. De 1830 à 1850, la coiffe que l'on appelle encore aujourd'hui la cornette et que les vieilles femmes aux alentours de Briançon portent toujours, fit son apparition et se transforma petit à petit pour donner le type actuel.

 

 Briançonnais XVIIIème siècle

 La cornette en patois la cornetto ou corneto était faite avec de la mousseline ou de la toile et du coton intercalé. on y crayonnait les dessins que l'on désirait y faire figurer, on la brodait et on la piquait à la main, aujourd'hui à la machine (voir ci-dessous).

Femme de Briançon au Rouet

Ci-dessous la coiffe portée par un groupe folklorique de Briançon :

2

Elle se composait de trois pièces et les rubans d'attache ou de serre-tête étaient en toile fine. les dimanches et jours de fête, les femmes l'ornementaient de rubans de couleur, ordinairement en soie, et l'appelaient alors "cornette garnie".

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Chaque femme possédant de trente à quarante cornettes, en changeait chaque dimanche et les lessivait, deux fois par an, au printemps et à l'automne.

En 1914, la confection d'une cornette coûtait 3 francs de façon environ. et revenait en tout, dans les 5 à 6 francs.

Dans les environs de Briançon, il est à remarquer divers types de coiffes dont certains se portent encore, tel le bonnet en piqué léger de Saint-Martin de Queyrières à calotte ronde coulissant à la base, munie à l'avant d'une passe frontale saillant vers le sommet. les femmes en deuil le portaient en noir, et comme à Briançon, et presque dans toutes les Alpes, les veuves s'entouraient la tête d'un petit mouchoir blanc, une pointe tombant sur la nuque et les deux autres nouées sur la menton.

La coiffe en tulle et en dentelle, la collerette plissée, le fichu de mousseline à pois bordé de dentelle, le coeur et la croix suspendus au velours traditionnel, le tout sur une robe d'un beau vert émeraude, voilà ce que le Musée de Gap nous a conservé du costume de Névache de la fin dU XVIIIème siècle avec le portrait de Mme PEYROT ci-dessous :

Briançonnais Région de Névache Fin XVIIIème

 

LE QUEYRAS : Suite à ma semaine de vacances l'été dernier dans le Queyras, je vous ai déjà parlé de ce costume et de ses coiffes.

Les Queyrassiens acculés et isolés à l'une des extrémités du Dauphiné, se suffisaient pleinement à eux-mêmes, et des besoins si restreints qu'ils leur laissaient ignorer l'usage du coton et du chanvre. Ils avaient, comme en Vallouise, des draps en peau de chèvres qui servaient une année complète sans lavage.

PERNES LES FONTAINES 11 SEPT 2011 194 - Copie (2)Le vêtement national des hommes se composait, au XVIIIème siècle, d'un habit carré et large, taillé en sifflet, d'un long gilet et d'une culotte dont les genoux étaient recouverts par les bas, Ils portaient de grands chapeaux rabattus et le Tricorne, les jours de fête, sur leurs cheveux longs et flottants.

Les femmes portaient un costume fort simple, soit fait d'une seule pièce, taille et jupon tenant ensemble, en laine noire ou sombre, soit composé d'un corsage aux couleurs vives et d'une jupe courte et plissée en drap, ce dernier depuis la Révolution. Leur tablier était souvent vert et leurs fichus de toutes couleurs, mais surtout des dessins rouges, lie de vin ou bleus

Elles portèrent successivement plusieurs formes de coiffes, et on en connait une assez grande variété.

Saint-Véran, le plus haut et le plus pittoresque village de France, et dont l'église est à 2 050 mètres d'altitude, est situé dans la vallée de l'Aigue Blanche.

Le coiffe de ce lieu se fit tout d'abord, aux XVII et XVIIIème siècles, en grosse toile. Elle entourait la tête, avait un fond plat plissé à la base à l'aide d'une attache coulissante qui était dressée sur un très petit métier portatif ; et était pourvue à l'avant, d'une passe qui recouvrait le front et descendait vers les oreilles, en formant comme un volant onduleux qui se terminait en bavolet sur la nuque comme ci-dessous :

  Femme de Saint-Véran (XVIIème siècle)- d'après Pastel

 Une de ses formes les plus anciennes que l'on connaisse était celle dans laquelle la passe frontale s'allongeait aux deux extrémités jusqu'à descendre au-dessous des seins. les paysannes les garnissaient habituellement de dentelles fortes qu'elles fabriquaient elles-mêmes à la veillée, à l'aide d'un tambour et de petis fuseaux. Nous en reparlerons au chapître V.

LE Queyras Région de Saint-Véran

 Les veuves portaient la même coiffe de toile de lin, mais la dentelle était remplacée par un bord de mousseline unie, de même largeur, mousseline qui fut petit à petit, d'abord plissée, puis brodée. Malgré tout, la coquetterie ne disparaissait pas avec le défunt. Ces parties longues et pendantes de la coiffe que j'appellerai "barbes" étaient parfois fort gênantes, quand la femme vaquait  à des travaux de ménage ou des champs. Elle les relevait alors habituellement par trois fois, en les épinglant.

De nos jours, les vieilles Véranoises portent encore un bonnet ordinairement noir (voir ci-dessous) qui se rapproche de la cornette du Champsaur et des bonnets de la Grave et d'Arvieux, et que l'on appelle communément "béguin" comme dans la Vallouise.

 

 Femmes de Saint-Véran XIXème siècle

Les Jeunes filles le portent en dentelle blanche avec bord ruché.

A Arvieux, près de Fort Queyras, la coiffe était ordinairement noire et ronde, avec le bord tuyauté ss'arrondissant vers les oreilles et formant un court bavolet en arrière. Ce village était un centre protestant, comme Brunissard, et les femmes portaient au cour la croix huguenote.

La naissance d'un enfant y était fêtée par un repas appelé en patois "la beuveugno" et, parmi leurs cadeaux, le parrain et la marraine offraient à leur filleul, un bonnet en soie de couleurs voyantes et variées et une cravate. Vous en apercevez sur la planche ci-dessous :

 Bonnets, Coiffes et Capelines du Haut-Dauphiné - Musée de Gap (Cliché Mounier)

A propos de ces bonnets de couleurs qui se portaient dans tout le Queyras et, spécialement à Saint-Véran, Fontgillard, Ceillac ... la forme en était différente, selon qu'il étaient destinés à un garçon ou à une fille. Pour les garçons, le bonnet était fait de deux pièces avec fond plat ; pour les filles, de trois pièces, le fond arrondi. Les deux sexes les portaient jusqu'à l'âge de dix à douze ans. On en a vu encore à Saint-Véran, sur des têtes d'enfants, en 1910.

Une petit histoire  de plume au chapeau :

(je suis surprise de retrouver cette histoire dans ce livre, car un Monsieur d'un groupe folklorique ami, du Briançonnais me l'a racontée, alors que je lui ai demandé pourquoi il portait une plume à son chapeau.... (c'est un institueur à la retraite ...) Forcément, vous allez comprendre pourquoi :

Il était aux siècles derniers, une coutume au Queyras qu'il est intéressant de faire connaître au lecteur qui peut l'ignorer.

Des villages haut-alpins descendaient assez nombreux à l'entrée de l'hiver, de jeunes montagnards qui, la plume au chapeau, en signe de leur vocation littéraire, s'en allaient de part et d'autre, en France et en Savoie, se vouer à l'enseignement. En effet, avant la Révolution, les habitants du Queyras étaient assez instruits, car, presque dans chaque commune, il y avait un instituteur salarié par celle-ci, et qui donnait des leçons dans les familles qui le lui demandaient moyennant logis et repas.

Donc, ces jeunes gens, après de suffisantes leçons, au moment de s'expatrier pour aller à leur tout enseigner hors de leur montagnes, ornaient leur chapeau d'une plume à écrire, s'ils enseignaient à lire et à écrire ; deux plumes s'ils savaient le latin ; de trois, s'ils pouvaient montrer l'arithmétique, etc ... mais il était fort rare d'en recontrer qu en aient plus de trois ...

Arrivés dans les régions choises par eux, ils se présentaient avec leurs habits grossiers, dans les foires importantes de l'automne, se promenaient dans la foule, au milieu des  bestiaux et se louaient pour l'hiver, moyennat un prix convenu. Ils surveillaient les enfants, leur donnaient de nombreues leçons pendant tout le cours de la journée, et dans les intervalles, rendaient à peu près autant de services que des domestiques à gage ; et pour tant de peine, ils recevaient un salaire si léger qu'on en est surpris.

A la fonte des neiges, ils revenaient dans leur pays natal, avec quelques écus qui payeaint une partie de leurs impôts, et ils travaillaient à la terre pendant toute la belle saison.

Je vous présente "les plumes du savoir" :

Les plumes du savoir

 

LA VALLOUISE :

 A l'Ouest du Queyras, c'est le massif montagneux de la Vallouise avec sa courte et profonde vallée arrosée par la Gyronde qui descend en grondant du massif du Pelvoux (3762 m d'altitude). C'est une contrée assez en dehors du grand chemin de communication de laDurance.. assez en retard sur le progèrs et plutôt pauvre.

Les costumes sont semblables à ceux des Hautes-Alpes. Les fichus de toile grise étaient bordés d'une filoche et les bas étaient vert clair.  Seule la coiffe avait une forme particulière, mais celle-ci se modifia et vers 1830-1840 elle fut remplacée par le bonnet-béguin, très proche de la cornette actuelle de Briançon, mais dont l'avant orné d'une pointe qui descendait vers le sommet du front, rappelait l'avant des "frontières tarines" de la Savoie.

 

 III.  L'EMBRUNOIS

 

La Région d'Embrun : Dans la région d'Embrun, nous notrerons le Tricorne pour les hommes jusqu'au premier Empire, et à partir du XIXème siècle, le grand chapeau variable de forme selon les époques. Pour les coiffes des  femmes, la partie entourant le visage était tuyautée et comme sur la cornette actuelle de Briançon, les deux bouts de l'attache qui sertait à serrer la coiffe sur la nuque remontaient sur le sommet de la tête où on les y attachait par un noeud bouclé.

Pour se protéger du soleil, les femmes portaient sur leur coiffe un chapeau dont la forme la plus typique est celui que vous voyez sur la gravure ci-dessus : la calotte assez haute, et dont le bord court derrière la tête pour laisser passer le chignon s'allongeait beaucoup sur le devant.

Le champsaur : Région pauvre plus au Nord de l'Embrunois. La dernière coiffe portée un peu plus façonnée que les plus anciennes ressemble beaucoup à celles du Queyras et du Briançonnais, mais nous trouvons un bavolet sur la nuque et un bourrelet ou un tuyautage autour du front, jusqu'à l'extrémité inférieure des oreilles. Les robes des femmes étaient en général de couleurs sombres, assez souvent noires et quelquefois vert foncé.

Ceillac : Quoique géographiquement , Ceillac fasse partie du massif du Queyras, ce village et sa vallée étaient compris dans l'arrondissement d'Embrun.

Pour l'homme ce fut comme dans toutes les Alpes, l'habit à la française, la culotte, les bas et le tricorne remplacé, au milieu du XIXème siècle par le chapeau monté et, pour le travail, le bonnet pointu de laine rouge sous le grand chapeau qui garantissait du soleil.

La Ceillaquine portait une robe d'une seule couleur, ordinairement "oseille cuite", la taille assez haute,  les manches se terminant de suite au-dessous du coude, avec un large revers bordé en haut et en bas d'un ruban vert de préférence, ainsi que le bas du jupon qui était long et fort ample. Le tablier sans bavette était du même ton que la robe et recevait dans sa ceinture les deux pointes de devant d'un fichu ordinairement rouge, quelquefois agrémenté d'ornements bleus, verts ou jaunes .

La couleur de la robe et le nombre de rubans la bordant, variaient selon que ce costume était porté par une jeune-fille, une femme mariée ou une veuve.

La coiffe traditionnelle était faite de toile de lin, avec calotte ronde horizontale à fond presque plat, entourée d'un ruban rouge et ornée à l'avant d'une large auréole plissée en éventail qui encadrait fort joliment le visage et qui était quelquefois bordée d'une dentelle forte faite aux fuseaux, comme en Vallouise et à Saint-Véran.

 Le Queyras (Région de Ceillac) XVIIIème siècle

Comme dans certaines parties de la Savoie et dans presque toutes les communes du Queyras, les bonnets d'enfants étaient fort curieusement faits de soies variées, aux couleurs crues et voyantes.

L'auteur termine ce chapître en joignant ses regrets à ceux de l'artiste Emile Guigues qui écrivrait en 1875 :

" Rares, rares les vieilles culottes, les longs et imposants habits, les anciens types ; disparus complètement les majestueux chapeaux à cornes que nous admirons encore il y a une vingtaine d'années. Car le maire Fournier n'est plus là pour arrêter et le luxe et les innovations.

Parler de Ceillac, sans parler du maire Fournier, ce serait raconter Séville, sans parler de la Giralda.

"Un type celui-là, datant de l'organisation des communes - décembre 1789 - et ayant régi la sienne, comme Bonaparte régissait alors la France, avec une autocratie sans limite ; réunissant dans sa main tous les services : administration, plolice, cultes, surveillance des moeurs et jusquà la direction générale de la mode ... oui, oui de la mode - en ce sens qu'il voulait conserver, avec un soin jaloux, le costume pittoresque du pays, n'admettant aucune modification et réfrénant la moindre expansion de ruban ...

"Et quelle belle prestance : grand, fortement charpenté ; splendide sous son grand habit à la française, son chapeau colossal et sa longue canne à pomme d'ivoire et portant fièrement sa décoration de la Légion d'honneur, accordée par le gouvernement de Louis-Philippe.

"Et j'ai écrit tout cela, afin que l'art populaire, la gaîté colorée et le charme pittoresque de ces vieux costumes ne soient point oubliés".

Je rappelle le nom de l'auteur :

 Edmond Delaye qui a dédicacé l'ouvrage (que j'ai la joie de possèder aujourdh'ui) 

 

 

 

13 mars 2012

L'A.G. des Amis de la Chapelle Saint Jean, c'était ce soir

Plus d'une quarantaine de personnes ont répondu à l'invitation de l'Association des Amis de la Chapelle Saint-Jean pour leur A.G. La Présidente a remercié les personnes présentes et excusé les personnes qui n'avaient pu se libérer. Monsieur le Maire était représenté par deux de ses adjoints. Etaient présents également le vice-Président de l'Association du Patrimoine de Château-Arnoux/Sain-Auban et le Président de l'Association du Patrimoine de Peyruis. Après le rapport moral et le rapport financier qui ont été approuvés, à la demande générale des membres  de cette petite équipe, je suis rentrée au bureau de l'Association. Un engagement de plus, mais c'est un plaisir pour moi car la chapelle fait partie de mon décor quotidien. C'est comme si elle veillait sur moi et je crois que je lui dois bien ça. Beaucoup de projets pour essayer de continuer à faire vivre cette petite  équipe de volontaires, étoffer le nombre d'adhérents, et pour cela mettre le forcing sur la communication. Le groupe des dansaïre de Sant Dounat qui anime chaque année la messe pour la Saint-Jean était représenté par son Président et quelques membres.

Pour la première fois, une expo photo (une dizaine de panneaux) a été présentée aux personnes présentes : "La chapelle d'hier à aujourd'hui", la chapelle telle qu'elle était avant sa rénovation, les pèlerinages au fil des ans, les pique-niques, les travaux de rénovation, et la chapelle aujourd'hui qui est toujours là pour vous accueuillir, des baptêmes, des mariages, des concerts ....... et toujours trois pèlerinages dans l'année.

 Ci-dessous, une aperçu des différents panneaux. Les personnes qui auraient souhaité voir cette expo et qui n'ont pas pu venir, pourront la revoir l'été prochain car l'Association fêtera ses 25 ans. Ces panneaux seront à nouveau installés très certainement dans la chapelle.

La chapelle avant sa restauration :

PANNEAU 1

Les Pèlerinages :

 

panneau 2

 

Les nettoyages, et les réunions de travail :

 

panneau 3

 Les pique-niques :

PANNEAU 4

 

 

Les travaux ont démarré fin 1994 

PANNEAU 5

 

PANNEAU 6PANNEAU 7

Sur le panneau ci-dessous, vous pouvez apercevoir quelques unes des oeuvres de Bernar VENET,

(voir article précédent)

 

PANNEAU 8

L'été dernier il a accueilli les membes de l'Association dans sa propriété au Muy.

 panneau 9

L'intérieur de la chapelle aujourd'hui .

 

panneau 9

6 mars 2012

CHATEAU-ARNOUX : la Chapelle Saint-Jean

Découvrir ce qui se vit de l'art de l'église : ici frère Philippe MARKIIEWICZ vous invite à découvrir ce lieu du diocèse, en lumière  :

Une minuscule chapelle isolée. Un site grandiose et inspiré, où semble se résumer le "génie du lieu" des Alpes-de Haute-Provence : adossée aux dernières collines du pays de Forcalquier, dominant de trois cents mètres la vallée de la Durance, elle fait face à la masse somble des premiers sommets alpins.

La surprise est totale lorsqu'on passe la petite porte. L'Espace de lumière, sous l'entrelacement des courbes d'une voûte immaculée, est habité par l'étonnante présence d'un mobilier liturgique contemporain. Ses lignes sombres et rigides dessinent une puissante symétrie qui converge vers un autel d'une audacieuse architecture : une dalle d'acier se tient là, dans un parfait et fragile équilibre, comme le fléau d'une balance sur un étroit couteau, et engendre à son tour, autour de lui, un fort sentiment d'équilibre tant physique que psychique. Et l'émotion fait place à la surprise de la rencontre. Par cette alliance de la force statique et du vide lumineux, de la puissance et de la douceur, cet espace n'est-il pas la "concrétisation" du génie du lieu qui avait été pressenti en s'approchant ?

Mais la recherche de l'équilibre serait insignifiante sans l'oblique de la croix, seul élément dynamique de l'ensemble ; sans aussi la présence juste, à la fois forte et discrète, de la statue de Saint Jean-Baptiste (oeuvre Saint-sulpicienne de qualité repeinte du même blanc que les murs), et sans l'ouverture des vitraux, dont les courbes peuvent évoquer le tracé d'un chemin dans le désert. La croix suscite l'étonnement, et sa signification s'enrichit de multiples résonances. Elle est d'abord à taille humaine : à la fois croix de Golgotha et croix du disciple, déposée là le temps d'une pause, d'une station. On se l'approprie, et il faudra la reprendre. Mais elle évoque aussi cette grande croix bâton que l'iconographie traditionnelle met dans la main du Baptiste au désert. Le dialogue entre la statue et la croix est ici parfaitement juste.

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 Le plus étonnant, dans cet ensemble, est la douceur qui émane de l'acier. Sa patine cirée lui donne des reflets de vieux cuir et les tranches des dalles, découpées au chalumeaux (oxycoupage) accrochent la lumière de façon particulièrement sensible. La douceur de l'éclairage venu du sol contribue à cette ambiance chaleureuse, pradoxe quand on pense que cet espace se résume à des murs blancs et de l'acier.

Seuls peut-être les enfants de la région, menées là-haut en pèlerinage chaque année par le curé de Château-Arnoux, se souviendraient de cette chapelle, si une association n'avait eu le courage et l'énergie de mener à bien cette oeuvre de restauration et de création. Le miracle (le deuxième depuis la fondation de la chapelle au XVIIème siècle) se produisit en 1988, avec la rencontre d'un enfant du village, devenu un artiste de renommée internationale, vivant et travaillant à New-York : Bernar VENET.

 

Dés le début du projet, Il accepta d'offrir gratuitement sa contribution : la conception de l'ensemble et la réalisation de certaines pièces du mobilier. Une seule condition  il demandait "carte blanche". La profonde culture chrétienne de l'artiste, la bienveillance du clergé local et la ténacité de l'association contribuèrent à cette réussite. le coût de l'acier et de sa technique particulière de découpe nécessita un patient travail de mécénat. L'oeuvre n'est d'ailleurs pas entièrement achevée, puisque Bernar Venet projette encore de  créer un tableau à l'entrée de la chapelle : dans une fine épaisseur de boue faite de terre et d'eau du Jourdain. Il voudrait qu'un doigt (il espérait celui de jean-Paul II) écrive cettre phrase :"Jean n'était pas la Lumière mais le Témoin de la Lumière". Une clef pour comprendre son oeuvre.

Chronique d'Art sacré N° 88 - Hiver 2006

4 mars 2012

Vous êtes attendus nombreux ....

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4 mars 2012

LA CHAPELLE ST JEAN-BAPTISTE DE CHATEAU-ARNOUX

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Quel amour de petite chapelle .....!

En complément à mon article du mois de juin 2009, je reviens vers vous avec un diaporama que j'avais monté sur la chapelle St Jean qui surplombe Château-Arnoux. Une association, "Les Amis de la chapelle Saint-Jean" veille sur cette chapelle, si chère aux Saint-Aubanais et Jarlandins. Lors de la prochaine A.G. qui aura lieu le Mardi 13 mars dans les locaux de Joie et Soleil à Saint-Auban, vous pourrez y découvrir une expo photo réalisée par les membres de l'Association : "La Chapelle d'Hier à Aujourd'hui". L'association vous invite à y venir nombreux.

 

http://www.kizoa.fr/diaporama/d769235k5338747o1/la-chapelle-st-jean-baptiste

 

 

Un grand merci à toutes les personnes qui m'ont envoyé des messages qui me vont droit au coeur, et en particulier celui de la Présidente de l'Association des Amis de la Chapelle :

 

Bravo bravo et encore bravo vous êtes une surdouée 
ce diaporama est très beau  et très complet je vous remercie beaucoup 
grâce a vous l'image de chateau-arnoux évolue
positivement .............
je vous embrasse      Jacqueline venet

Bonsoir Joëlle,

très beau diaporama et très belle chapelle !

Elle aurait toute sa place dans une crèche ... d'ailleurs j'en ai fait une qui lui ressemble beaucoup pour ma crèche.

Quant aux chemins de randonnées , ils me rappellent trop ceux que nous parcourons pendant les vacances à Colmars les Alpes.

Alors merci pour ce petit voyage.

Poutoun Martine

Salut Joëlle,

tout simplement pour te dire BRAVO et FELICITATIONS pour ton diaporama !

Des bises

Dany

Encore une fois bravo, .
Poutoun.
Danié.

 

Hélène et les garçons

Magnifique ...

11 f�vrier 2012, à 11:07

Jean Paul (www.ProvenceTV.fr)

bravo Joelle, très belle histoire que cette restauration de la chapelle Saint Jean Baptiste, vous avez bien su la raconter au travers de ce beau diaporama

11 f�vrier 2012, à 11:20

25 février 2012

DES JARDINS EN PROVENCE ..........

Des campagnes de rêve ....... c'est chez nous en Provence. Vous entendez le chant des Cigales ? C'est pour me redonner du tonus en attendant le printemps ... 

25 février 2012

"LA FRANCAISE DE 1914-1915" et "LA NOVICE"

La Santé est l'un des domaines privilégiés où exercent habituellement les femmes qui, grâce à leurs qualités "naturelles", telles la douceur, la générosité, la compassion, demeurent auprès des malades en tant que soignantes.

 

Une prise de voile laïque en temps de guerre.

FEMMES BAS ALPINES AU TRAVAIL 3 040L'hebdomadaire publié chaque samedi, et très largement lu par les Français, exalte les vertus féminines : "Nos femmes, nos filles, nos enfants, se disputèrent l'honneur de travailler pour les blessés". Le thème est traité, mais finalement assez peu, par des cartes postales, l'une d'elles souligne que : "C'est un peu du foyer que trouve à l'ambulance le glorieux blessé qui souffre pour la France", en remprésentant une jeune (et jolie) infirmière.

 

La Sainte Religieuse

 

LA SAINTE RELIGIEUSE

Claudine Pichon, en religion Soeur Mathilde, reçoit en 1894, la médaille d'honneur en bronze des épidémies "en récompense de son dévouement lors des épidémies diverses qui ont sévi dans cet établissement", en l'occurence l'hospice de Forcalquier où elle y est "infirmière". Déjà âgée , elle a 74 ans - c'est une "sainte" qui "ne se lasse pas de faire la charité", auprès des vieux et des indigents de Forcalquier, depuis plus de 35 ans, ou auprès des soldats, comme en 1870 malgré une épidémie de variole. Cette femme est si exceptionnelle qu'un rapport souligne toutefois que "sous un extérieur simple et modeste, la jeune garde malade cachait des vertus mâles et rigoureuses" à son arrivée à l'hospice de Forcalquier, "le plus pauvre de France". Le rédacteur décrit une femme "luttant contre la fatigue et le sommeil", excerçant plusieurs missions soins, lessive, femme de peine, à des fins d'économie. En 1870, un militaire trahit seur Marthilde auprès de sa supérieure, en l'informant "que depuis trente-deux jours, elle ne s'était pas couchée". La décoration récompense une femme à la retraite, infirme, usée, affaiblie, que les habitants de la région appellent "la bonne soeur Mathilde".

 

 

la croix rouge

 

LA SAINTE LAIQUE

Née à Thorame-Haute, le 6 septembre 1860, décédée le 28 février 1934 à Annot, Maria Joséphine Pons est institutride à Annot depuis 30 ans - elle a débuté sa carrière à Larche le 11 mai 1880 - lorsqu'elle reçoit la médaille des épidémies en 1916. C'est une femme déjà récompensée : titulaire de la médaille de bronze des Instituteurs en 1907, Officier d'Académie en 1910. Sa carrière est riche et son implication locale est profonde. En 1913, elle est l'une des trois institurices récompensées, en France du prix Huiard, décerné à celles qui se sont particulièrement distinguées en enseignant l'hygiène alimentaire dans les écoles et les classes d'adultes ayant "organisé un cours de  puériculture et de pesée des nourissons".

Comme soeur Mathilde, Joséphine Pons s'est exclusivement consacrée au service de ses contemporains. Demeurée célibataire, elle réserve ses qualités maternelles à ses élèves qui l'appellent "Mère".

Une plainte de mars 1897, évoque les excès dont serait coutumière Melle Pons. Le contexte est alors tendu entre les instituteurs d'Annot et son collègue Chaussegros avec qui elle a eu quelques différents. Ces difficultés ont pour fond la question de l'école et sa "laïcisation". L'inspecteur  en 1905, relève d'ailleurs que "Melle Pons, elle-même est une fervente, - c'est son droit abolsu" ajoute t-il en relevant sa "neutralité".

Durant la guerre de 1914-1918, Melle Pons mène de nouvelles activités en faveur de ses contemporains, en particulier dans le cadre de la croix rouge.

EXPO FEMMES AU TRAVAIL 021

Salle d'opération de l'hôpital Charles Romieu (1930)

Groupe de personnes composé de six religieuses, et (de gauche à droite), le doceur Julien Romieu, le docteur Auguste Gassend, le docteur Dalmas et son fils le docteur Pierre Dalmas.

 

Les religieuses soignent non seulement les corps mais aussi les âmes. Au XIXème siècle encore, elles restent des auxiliaires des médecins, véritables saintes animées par le service des humbles. Ce modèle tend cependant à s'estomper au fil des années, devant les progrès de la médecine, de la sécuralisation de la société et, singulièrement de l'hôpital...

La Croix-Rouge, fondée en France en 1864, même si l'idéal chrétien y préside, s'appuie sur des compétences techniques et scientifique, celles, évidemment, du personnel médical, mais aussi des membres de la société civile, prêts à s'organiser et à suivre des formations médicales pour remplir ses desseins. La première guerre mondiale joue un rôle d'accélérateur du processus : en 1918, la figure de l'infirmière s'est imposée.

Melle Pons, insitutrice à Annot, représente cette transition. Laïque mais proche à bien des égards de la religieuse, décorée de la médaille des épidémies, Melle Pons marque cette entrée dans la voie du "progrès".

 la Française de 1914

La Française  de 1914-1915

D'après un pastel de DAGNAN-BOUVERET

 

Photos et documents d'après l'Expo à la Salle voûtée de Font-Robert à Château-Arnoux. Février 2012

Source Les Archives départementales

24 février 2012

LES NOURRICES DANS LES BASSES-ALPES ....

Au XIXème siècle, toutes les couches de la population sont amenées à placer leurs  enfants : les femmes qui ne peuvent plus les nourrir, mais aussi les parents dont l'activité professionnelle ne leur permets pas de les élever, ou encore parce que l'on estime que la vie leur serait plus saine au grand air, tandis que sont bien sûr placés les "enfants trouvés", fréquemment mis en nourrice par l'intermédiaire d'une sorte de correspondante locale des hospices appelées la "meneuse".

Ci-dessous photos de Nourrices au sein et enfants au Clos Saint-Ursule à Sisteron, début XXème siècle

Nourrices au sein

 En exclusivité, suite à ce message et la photo des deux nourrices, ci-dessus,  j'ai reçu un message que je vous retransmets :

......"J'ai lu avec intérêt votre blog et je voudrais apporter quelques précisions aux illustrations concernant les nourrices. Ces photos de ma famille font partie du fond photographique de Saint Marcel Eysseric (1831-1915) (notable Sisteronnais, photographe, historiographe régionaliste, collectionneur, etc). Ces photos (près de 1600) ont récemment été transmises aux archives départementales et un certain nombre doivent faire partie d'une exposition à partir de septembre prochain aux Archives. Le Clos Ste Ursule à Sisteron, couvent jusqu'à la révolution, fut ensuite pendant plusieurs décennies la Sous préfecture de Sisteron. Vers 1860, Saint Marcel Eysseric en fit l'acquisition pour y habiter avec sa famille et y loger ses collections. ... Je peux donc la dater de 1890 ou 1891. La photo d'a coté représente pour moi un des cousins de mon grand père..... sur la photo un peu plus bas, si j'identifie bien l'escalier de Ste Ursule, j'identifie moins bien les personnages. En espérant que ces précisions vous seront utiles Cordialement Jean Marie Giraud

Une loi votée le 23 décembre 1874 (la loi Roussel) témoigne de l'importance accordée par l'Etat à la protection des enfants en bas âge. Le maire de la commune y joue un rôle très important puisque c'est ui qui fournit un certificat à toute femme souhaitant officer comme nourrice, attestant en particulier que son dernier enfant est âgé de sept mois révolus, puisqu'il doit être sevré afin que sa mère puisse alimenter un autre nourrisson. Le maire doit aussi recueillir l'autorisation du mari de la future nourrice, et qu'un médecin doit attester de la bonne santé de sa candidate. Celle-ci reçoit alors un "carnet de nourrice, sevreuse ou gardeuse". qu'elle présente chaque fois que nécessaire au maire, au médecin inspecteur ou à l'inspecteur départemental.

Source Archives départementales

Claire BERNARD est née en 1810 Epouse de Clair Bellon, elle est mère de huit enfants nés entre 1831 et 1853;

Devenue nourrice au sein à Chasteuil, le service des enfants des Hospices de Marseille lui confie trois enfants quelques semaines après leurs naissances, entre 1839  et 1842 : Marie Impaix, Léon Fanthon et Joseph Tivoli. En effet, les enfants trouvés dans les Bouches-du-Rhone sont déplacés vers d'autres départements : on parle alors de "translation".

Marie Impaix est confiée en janvier 1839 et reste pus de quatre ans au domicile de Claire Bernard : elle apparaît dans le recensement de Chasteuil en 1841 au foyer des Bellon sous la dénomination "Marie Impraix : en nourrice - enfant trouvé". Claire Bernard reçoit en contrepartie de son travail 6 francs par mois.

Tous les enfants confiés à Claire Bernard meurent en bas âge tandis qu'elle perd elle-même probablement quatre ou cinq de ses propres enfants. Ces décès prématurés témoignent de la terrible mortalité infantile.

 Rose BRUN est née en juillet 1843. Mariée à Joseph Coulomb, elle est nourrice au sein à Mirabeau et mère de quatre enfants. Un certificat médical délivré en 1878 atteste que son dernier-né a au moins un an et qu'elle est vaccinée. Au cours de son activité, elle garde au moins six enfants. Contrairement à Claire Bernard, ces enfants sont souvent placés par les parents. La majorité d'entre eux restent seulement quelques mois en nourrice, retirés par leurs parents ou décédés prématurément.

La petite Marie Gondran, née en mars 1878 de père inconnu et confiée à Rose Brun par l'intermédiaire de l'hospice de Digne, restera en nourrice puis en garde de 1878 et 1886 année de son décès. Elle apparaît dans le recensement de Mirabeau en 1881 alors âgée de 4 ans, au foyer de Rose Brun et de son mari Joseph Coulomb. "Marie Gondran : Enfant confié à leur soins". (Textes et photos des Archives départementales).

 

FEMMES BAS ALPINES AU TRAVAIL 3 027

 Clos Saint-Ursule : Fin XIXème siècle (Dame, nourrice et enfant)

Le revenu perçu par les nourrices permet d'améliorer l'ordinaire de ces couples d'agriculteurs ou d'artisans.

 La rétribution est graduée en fonction de l'âge de l'enfant.                  

A suivre ...

24 février 2012

LE TRAVAIL DOMESTIQUE DANS LES BASSES-ALPES

La notion de travail domestique est souvent entendue en tant que travail effectué à la maison, dans le cadre familial, telles les tâches ménagères réalisées en faveur de son propre foyer : lessive, cuisine, ménage... Est évoqué ici la domesticité au sens du travail au service d'une tierce personne, tels les "gens de maison" : bonnes, cuisinières, femmes de chambre, lingères, nourrices, servantes, aides familiales, employées de maison, gouvernantes ... La domesticité est révélatrice du statut de la femme au travail au XIX Siècle

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MARIE BESSON

Domestique chez M. de Villeneuve-Esclapon et Henriette Fresse de Montval, son épousee, Marie Magdelaine BOSSON est sans doute née en 1798, à Moustier. Fille d'Antoine Besson et Marie Achard, elle a trois frères et une soeur, à qui elle lèguera es biens par son testament rédigé en 1861 auprès de Maître Giraud à Valensole. Elle décède le 9 mars 1874 au domicile de Jules de Villeneuve à Valensole âgée de 76 ans.

Marie Besson et recensée comme Domestique au Château de la famille Villeneuve-Esclapon dans le recensement de la population de Valensole de 1836. Elle est alors âgée de 39 ans. Elle apparaît ensuite dans tous les recensements jsuqu'en 1872. Ell reste en effet employée dans la maison de Jules de Villeneuve. Ce dernier vit d'abord avec son père Hélion puis appoaraît seul en 1846 et en 1851, enfin avec sa femme et leurs cinq enfants à partir de 1856;

Marie Besson, seule les premières années, est ensuite aidée par de jeunes femmes embauchées  comme domestiques ou filles de chambre, au moment où Jules de Villeneuve est rejoint par sa femme et ses enfants. Un domestique homme apparâit également sur le recensement de 1861. Au total, Marie Besson reste 38 ans au service de la Famille Villeneuve-Esclapon.

Son histoire et le reflet de la situation classique des domestiques attachées au service quotidien de la noblesse ou de la bourgeoisie du XIXème siècle : une femme demeurée célibataire et ficèle au fil des années à la même famille. Probablement sous l'influence et les conseils de ses "maîtres". Elle a économisé à la fin de sa vie une somme d'argent assez importante pour une simple domestique. En revanche, elle accumule très peu de biens matériels du fait qu'elle vit au domicile de es employaurs : elle est logée, habillée, blanchie et nourrie par la famille De Villeneuve.

femmes au travail 2 011

 

Au XIXème siècle, la domesticité ne fait l'objet d'aucune réglementation du travail, contrairement à la législation qui se met progressivement en place dans le monde ouvrier en faveur des femmes. En effet, les embauches se font par le "bouche à oreille", par connaissance ou recommandation. Aucun contrat de travail ne lit la domestique à son employeur. Ce dernier fixe lui-même les conditions de travail. Ce n'est qu'au XXème siècle que ce métier fait l'objet d'une reconnaissance sociale qu'avec un accès à une protection sociale, suite aux réformes du travail.

Les domestiques se retrouvent essenctiellement dans les recensements de la plopulation des communes sous la dénomination domestqiue ou encore lingère, cuisinière et servente. En effet, ce son tles femmes qui occupent ces emplois de maison, aux hommes appartiennent les fonctions de cocher, voiturier, domestique, valet de chambre et jardinier.

Au XIXème siècle, les domestiques, généralement jeunes et célibataires, sont employées par des familles de la bourgoisie, petite ou moyenne, par des commerçants, quelques cultivateurs, au sein du clergé et dans les collèges et lycées.

Ces jeunes femmes font généralement leur carrière au service de la même famille. le célibat maque la condition de domestique : état transitoire avant le mariage  ou célibat définitif. La domestique est "attachée" à la famille et vit une vie de "servitude", peu compatible avec le mariage.

La domesciticté est alimentée par l'exode rural. Nombreuses sont les jeunes filles issues des campagnes à préférer l'état de domestique, où elles emblent retrouver le confort d'une cellule familliale. La main d'oeuvre dignoise est ainsi fortement alimentée par la population féminine des villages voisins : le Chaffaut, les Dourbes, Bras-D'Asse, Mézel, Courbons, Le Brusquet, Mallemoisson...

Au début du XXème siècle, on observe une baisse sensible de la domesticité. De plus en plus, les jeunes femmes s'orientent vers des emplois de cols blancs ou d'usine. A Digne, il est davantage question d'emplois dans le commerce et l'Administration.

Note des Archives départementales

Expo à la Veille ferme de Château-Arnoux, Février 2012

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